Une innovation pédagogique. Le résultat d’un travail d’équipe

Utile à différents niveaux, notamment comme bilan de compétences ou e-portfolio, le portfolio développé se base essentiellement sur les apprentissages réalisés lors des cours et, dans une moindre mesure, sur le stage spécifique, permettant ainsi l’établissement de liens entre la formation et l’identité professionnelle en devenir de l’étudiant·e. Cette innovation mobilisant environ 50 périodes du programme est construite autour de deux axes : le journaling et les activités ponctuelles. Le journaling, sorte de journal intime professionnel et d’étudiant se réalise tout au long des 14 semaines de cours. Les activités ponctuelles servent, elles, à comprendre et acquérir les notions de réflexivité pour aller plus loin dans le journaling. Ce cours a été développé sur Moodle et Switch Portfolio afin de garantir la confidentialité de leurs écrits et le partage exclusif des contenus souhaités ou demandés.
Le projet a été initié par les responsables de la formation francophone et germanophone, respectivement Valérie Gumy-Nicolet et Brigitte Siegwart Tschannen. Elles avaient en tête de redonner le goût de l’écriture aux étudiant·es. Surtout, elles ambitionnaient de leur apprendre à développer leur identité professionnelle en se basant sur leurs savoirs personnels et leurs apprentissages. Enfin, elles visaient à sensibiliser les étudiant·es à l’approche réflexive, compétence indispensable à toute soignante ou tout soignant.
L’adhésion des étudiant·es à une pédagogie différente a constitué et constitue encore un défi majeur. L’intégration d’un portfolio dans le programme d’une formation marquant le début des études en santé prend tout son sens pour l’équipe MS-MC. « Même si cela nous paraît logique et essentiel, il n’est pas toujours évident pour les étudiantes et étudiants de comprendre les bénéfices de cette démarche. Toutefois, elles et ils jouent le jeu, même si c’est encore abstrait à ce moment-là de leur parcours. Nous leur apprenons alors à faire un pas en arrière pour regarder leur situation au travers de ce qu’ils ont appris. » précise Brigitte Siegwart Tschannen.
Cette innovation pédagogique illustre à merveille le travail en équipe et la collaboration active. Le concept pensé par les responsables de la formation a ensuite été porté par Fernando Santana, co-doyen de la formation Bachelor en soins infirmiers et concrétisé par Tatiana Armuna, technopédagogue. Les actrices et acteurs de ce projet se sont donnés les moyens de le réaliser, comme en témoigne le séminaire au vert organisé pour son élaboration. Valérie Gumy-Nicolet confirme : « Chacun a amené ses compétences pour tricoter quelque chose de commun, pour faire un tout riche et pensé à plusieurs têtes afin de donner du sens pour les étudiantes et étudiants. ».
Ce travail d’équipe a depuis été reconduit sur d’autres cours déjà existants. Ainsi, le chapitre d’anatomie physiologie relatif au système respiratoire a évolué. Grâce à une nouvelle approche, plus interactive, ludique et basée sur la pratique, il répond désormais mieux aux exigences des études Bachelor du domaine santé. En collaboration avec l’enseignant, la didactique a été revue et offre à l’étudiant·e un parcours basé sur une expérimentation à domicile précédant l’apport de concepts théoriques plus concrets grâce aux observations préalables. Et Tatiana Armuna de conclure : « Avec ce changement de didactique, nous ne perdons pas en qualité. Il s’agit uniquement d’une nouvelle approche visant à amener de la simplicité dans la complexité. Les objectifs restent inchangés. ». Nul doute alors que des innovations de ce type continuent à enrichir la formation MS-MC.