Une étape du parcours doctoral, la Summer School

En juillet 2023, trois doctorant·es de la Haute école de santé de Fribourg (HEdS-FR) ont participé à la Summer School de la European Academy of Nursing Science (EANS). Stephanie Kipfer, collaboratrice scientifique HES, Frank Spichiger, collaborateur scientifique HES et Grégoire Menoud, maître d’enseignement HES se sont rendus à Oslo pour la 24ème édition. Entretien avec Stephanie Kipfer.
Heds-summer-school HEdS-FR — Rapport d'activité 2023
Frank Spichiger, Stephanie Kipfer et Grégoire Menoud (de gauche à droite) lors du repas de gala de la Summer School 2023

Il s’agissait de votre dernière année à la Summer School …
L’académie d’été annuelle pour les doctorant·es en sciences infirmières et les sage-femmes constitue l’activité principale de l’EANS qui a été fondée afin d’offrir un échange et un contrepoids en tant que profession indépendante. Lorsqu’un doctorant est reçu à la Summer School, il s’engage à suivre des cours durant trois ans. J’ai déjà participé aux éditions 2021 et 2022. Il s’agissait donc de ma troisième et dernière année, alors que Frank et Grégoire sont respectivement en deuxième et première année.

Sur quel thème est axée cette académie d’été ?
L’un des paradigmes de l’EANS étant de considérer les soins infirmiers comme une intervention complexe, le Framework for Developing and Evaluating Complex Interventions constitue la pierre angulaire de la Summer School. Ce cadre offre une aide pour le développement, l’évaluation et la mise en œuvre d’interventions complexes dans le domaine de la santé. Outre la question de savoir si une intervention est efficace, il incite à explorer dans quelle mesure une intervention conduit aux résultats souhaités dans la pratique concrète, dans quelles circonstances une intervention est efficace ou dans quelle mesure une intervention est réalisable dans la pratique. Ces aspects sont étudiés au travers de cours et de travaux de groupe menant à des réalisations concrètes, par exemple l’organisation d’un débat public en deuxième année ou une publication de posters en troisième année. De plus, un congrès public, suivi d’un dîner de gala, a lieu le jeudi et les organisateurs·trices planifient certains événements sociaux durant la semaine. Le programme est intense, ce n’est pas des vacances, mais cette académie d’été nous permet d’acquérir des connaissances et des compétences sur différentes méthodes de recherche nous amenant à développer, tester, évaluer et mettre en œuvre des interventions complexes en matière de soins infirmiers. Les connaissances, les compétences et le réseau de soutien auxquels nous avons accès grâce à l’EANS sont extrêmement utiles pour développer et mener à bien un projet de doctorat.

Concrètement, qu’est-ce que cela vous apporte ?
C’est vraiment enrichissant de collaborer avec autant de personnes d’horizons différents. Sur l’ensemble des trois années, il y avait près d’une trentaine de nationalités représentées. La hiérarchie horizontale qui prédomine rend les professeur·es très accessibles et les échanges très intenses. Nous restons avec les mêmes collègues chaque année. Aussi, la richesse de ces échanges perdure au-delà de la Summer School. Par exemple, avec ma classe, nous prenons contact régulièrement pour se poser des questions, se soutenir ou s’informer de l’avancement de nos recherches. Ces collaborations avec des chercheurs et chercheuses d’Europe sont essentielles au niveau personnel, mais également pour la HEdS-FR. Chaque année, les universités européennes ne forment qu’un petit nombre de doctorant·es en soins infirmiers, la Summer School de l’EANS est donc une occasion unique de développer nos compétences de recherche par le biais de conférences et d’échanges avec des chercheurs·euses en soins infirmiers européens de premier plan. Elle offre également la possibilité de développer des coopérations de recherche avec nos pairs à l’échelle du continent. Ces échanges sont indispensables pour faire évoluer la science des soins infirmiers, pour transmettre les connaissances acquises et pour examiner de manière critique les méthodes et les contenus.

Recommanderiez-vous cette expérience ?
Oui, et je l’ai déjà fait auprès de mes collègues. Nous avons été chanceux de recevoir le feu vert de la HEdS-FR et d’être reçus par l’EANS. C’est vraiment une expérience exceptionnelle. Je conseillerais d’y participer le plus tôt possible durant son doctorat pour bénéficier au maximum des avantages cités auparavant. J’ai rencontré que des gens passionnés par la recherche, des gens heureux d’avancer ensemble. En 2024, je me rendrai à Turin pour la 25ème édition. Mais cette fois, ce sera uniquement pour visiter le congrès public. J’en profiterai également pour retrouver mes collègues de classe et perpétuer l’esprit de collaboration qui nous a animé.